Tout public
Théâtre
1H15
Dans le cadre du CYCLE KOFFI KWAHULÉ organisé par le Lavoir Moderne Parisien
À l’occasion de la création d’Arletty, comme un œuf dansant au milieu des galets, première mondiale du nouveau texte de Koffi Kwahulé mis en scène par Kristian Frédric, le Lavoir Moderne Parisien fait rayonner cette pièce en organisant autour de l’Œuvre de l’auteur un cycle culturel transdisciplinaire. Kristian Frédric y donnera une masterclass exceptionnelle durant 3 matinées les 21, 22 et 23 octobre prochain.
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De nos jours, une loge de théâtre. Alors qu’une comédienne se prépare à rentrer en scène pour interpréter Arletty, elle plonge dans un rituel de la mémoire par superstition… « Je m’appelle Arletty, née Léonie Maria Julia Bathiat et je suis le baiser de la vierge et de la putain, une femme dangereuse donc. » Au fur et à mesure de sa déambula- tion, nous découvrons le destin de ces deux femmes, qui veulent vivre leurs passions malgré le regard des autres.
Ce spectacle dresse le portrait de deux femmes affranchies : celui d’Arletty, au destin hors normes, prête à défier les plus hautes autorités pour imposer sa vision du monde libre, et celui d’une femme de nos jours qui veut vivre pleinement son identité. Par son amour sacrilège pour l’occupant, Arletty oppose l’ordre individuel à l’ordre national : « Mon cœur est français, mais mon cul est international ». Elle, face à la Nation, tandis que la locutrice affirme son amour à la femme qu’elle aime. L’écriture charnelle, obsédante, saccadée de Koffi Kwahulé est servie par une scénographie “en réalité augmentée” de Kristian Frédric, faisant voyager le spectateur aussi bien dans les pensées des personnages qu’à travers l’histoire du cinéma.
ON PARLE D’ARLETTY…
Arletty est une petite forme pour un seule en scène. Arletty est incarnée de belle manière par Julia Leblanc-Lacoste, parfaitement dirigée par Kristian Frédric qui a su faire une œuvre sobre et remarquablement juste. Dans la veine des dernières productions de la compagnie Lézards qui bougent, le son et la musique sont présents tout au long du spectacle. Ils participent à la création d’un univers original accompagnant la narration en un parfait équilibre. Un cadre entourant un miroir est le support inattendu de vidéos, aux effets picturaux discrets qui se transforment peu à peu, et d’un beau portrait de Jean-Louis Barrault dont on entend la voix en cours de spectacle ainsi que celles d’Arletty et de Kristian Frédric. Le texte de Koffi Kwahulé est limpide pour cet hommage émouvant à la grande Arletty et aux difficultés qu’elle rencontra à la Libération pour avoir privilégié l’amour. Le spectacle est tenu de bout en bout avec une belle tension. Les grincheux pourraient s’interroger sur l’opportunité d’une pièce sur Arletty et pourtant il y a ici matière à tant de prolongements… Une réussite !